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1 - Les conditions sanitaires

La maladie de la peste a engendré des modifications démographiques. Les conditions sanitaires en sont les premiers responsables. En effet, durant l’époque moderne, les conditions sanitaires n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. L’hygiène corporelle et la propreté des villes et villages n’étaient pas aussi présentes dans les mentalités. C’est un phénomène qui s’est fait petit à petit au cours des siècles. Certains médecins avaient cependant compris l’importance de cela mais surtout la conséquence de cette insalubrité dans la favorisation des maladies dont celle de la peste.

« Le défaut de netteté et de saleté des habits, meubles habitations, façons de vivre : qui sont des dispositions à la corruption, et par conséquent à la peste. » Durand de Monlauzeur

 Cette insalubrité est présente dans les villes comme dans les campagnes. Les animaux sont eux aussi mis en cause mais ces derniers le seront bien plus tard. En 1628, tous les chiens dans la ville de Rodez seront tués et les paysans ne pourront plus rentrer dans les enceintes de la ville avec leurs animaux. Dans les campagnes, les animaux cohabitent avec les hommes ce qui rend les habitants encore plus vulnérables à la peste qui passait par l’intermédiaire des puces pour se propager. C’est cette mesure qui a marqué le début d’une prise de conscience de la maladie de la peste par les puces.

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2 - L'évolution démographique

Les épidémies de peste ont provoquées des modifications démographiques au sein des populations. Les taux de natalité ont varié de manière considérable, certaines zones du Rouergue ont été désertées mais surtout, la peste a tué de nombreux rouergats dans les villes comme dans les campagnes. Avant la peste de 1348, Rodez, la capitale Rouergate comptait entre 8 000 et 10 000 habitants. Des trous dans les villes sont aussi visibles avec la fuite des habitants face à la peste ou avec la mortalité liée à cette maladie.

Certains villages sont même complètement décimés. C’est le cas d’un village dans la commune de Cassagnes-Bégonhès (Ségala) dont seuls 3 habitants survécurent à l’épidémie de peste de 1628.

Certains chiffres des morts par la peste ont été comptabilisés et mettent en évidence l’impact de la maladie sur les populations.

1463 : 4 000 morts

1558 : 5 000 morts à Villefranche de Rouergue

1562 et 1565 : 7 000 morts entre Rodez et Villefranche de Rouergue

1629 et 1630 : 3 000 morts dans la ville de Rodez

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3 - La prise en charge des malades : bodomies et hôpitaux

Les hôpitaux et les médecins seront chargés de la prise en main des pestiférés. Avec l’importance majeure des épidémies de peste sur la population rouergate, des lieux vont être mis à disposition des malades pour qu’ils soient soignés mais aussi éloignés du reste de la population. Cela permet ainsi d’éviter toute propagation de la maladie.

Les domaines isolés comme les colombiers ou les moulins ont été les premiers lieux de refuge des pestiférés. Le moulin de la Gascarie fût utilisé comme lieu de rassemblement des pestiférés. En effet, en 1518, il fût loué pour y créer une bodomie le temps des épidémies de peste.

Les bodomies sont des lieux de rassemblement des malades de la peste. Celle du Bourg fût créée en 1523. Ce sont des lieux réservés à l’enfermement des malades de la peste avec des cabanes et des planches pour y installer les malades et non des établissements hospitaliers proprement dit.

Dans le Rouergue les hôpitaux, en plus des bodomies vont être mis à contribution pour soigner et prendre en charge les malades.

Vers 1340, il existe trois hôpitaux à Rodez : Notre-Dame du Pas, Sainte-Marthe et Vigouroux.

 

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