« Gardarèm lo Larzac ». Couverture du Bulletin d’information n°24 du mois d’aout 1977 et titré « 13-14 août : Spécial rassemblement » et « Vivre et travailler au pays ». [Arch. dép. de l'Aveyron, PER 780]
Ce bulletin d’informations de 12 pages est né en juin 1975, il a été crée par les paysans, le comité millavois de défense et des comités Larzac et les habitants du plateau du Larzac directement concernés par l’expropriation des terres.
Leur but principal était d’informer la population des actions menées pour lutter contre l’expropriation des terres (rassemblements, les actions de terrains....). Ce bulletin était imprimé à Saint-Quentin dans l’Aisne et tiré à plus de 5000 exemplaires. Avec environ 4000 abonnés à ses débuts, le mensuel était considéré comme un outil de combat contre le pouvoir en place et l’armée.
A ses débuts, la rédaction se rassemblait dans une maison à Pierrefiche du Larzac pour concevoir le mensuel, puis se déplaça à la ferme de Potensac durant 20 ans. La rédaction du bulletin a benéficié du soutien et d'une aide technique de l'hebdomadaire satirique « Le canard enchainé » afin de construire la maquette du journal, les bénévoles du bulletin n'avaient en effet pas de formations journalistiques. Le canad enchainé qui avait auparavant fait l'achat d'une parcelle du plateau dans le cadre des GFA.
Depuis 2001, le lieu de rédaction du mensuel se trouve à Montredon sur le Causse du Larzac.
Ce bulletin est un véritable relais d’information pour le mouvement surtout au niveau local. Il fédère les populations autour de leurs causes et de la lutte afin de dénoncer les motifs d'extension du camp militaire avancés par l'Etat.
Les affiches présentées dans l’exposition virtuelle étaient souvent des suppléments des bulletins d’information, ce qui permettait une large diffusion du message véhiculé par les affiches.
Ces affiches sont devenues des symboles de la lutte. Le graphisme simple mais efficace a permis au mouvement d'être reconnaissable par tous. Les couleurs vives sont souvent utilisées comme le rouge qui rappelle les affiches de mai 68. Le noir est utilisé négativement pour représenter l'armée.
Les affiches sont souvent symboles du mouvement non-violent représenté par un mouton, un épi de blé ou une foule uni. Grâce à ces affiches, la brebis est devenue l’emblème de la lutte du Larzac.
Le message des affiches se devait d’être direct pour être le plus percutant, les moyens financiers étant restreints. Encore aujourd’hui, les nombreux slogans de la lutte restent graver dans la mémoire nationale: « Le blé fait vivre, les armes font mourir », « Faites labour pas la guerre », « Gardarèm lo Larzac ».
Les affiches ont été traduites en langue étrangère pour une diffusion internationale afin de faire connaître le conflit au monde entier. La diffusion des affiches se faisaient par les comités du Larzac qui étaient des relais d’information répartis sur tout le territoire national.
Les illustrateurs de ces affiches pleines d'originalité sont souvent inconnus. Certaines en revanche ont été réalisées par l'Atelier populaire de Nantes. Cet atelier sérigraphique associatif avait réalisé durant mai 68 des affiches de revendication par exemple contre le gouvernement dit « anti-populaire » du Général de Gaulle. Cet atelier composé principalement d'étudiants à l’école d'architecture de Nantes se distingue par ses affiches contestataires contre le racisme, pour l'avortement mais aussi pour la cause des paysans travailleurs.
"Larzac : Bourges ment… …il veut tromper l’opinion". Affiche texte en couleur. Atelier d'impression presse nouvelle Lyon. 56x 76 cm. 1978. [Arch. dép. de l'Aveyron, Fonds Runel B1137]
"Nous garderons le Larzac. Meeting de soutien à leur juste lutte". Tract. s.d. [Arch. dép. de l'Aveyron]
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