Conformément à la loi, c'est le 8 juillet 1791 qu'à lieu la vente, en un seul lot, des bâtiments constituant le monastère de Nonenque, décrit ainsi : "L'entière maison de Nonenque, le jardin, verger, terrasse, parterre, pavillon, basse cour et entier enclos" avec une clause particulière permettant aux religieuses de continuer d'y habiter tant qu'elles le souhaiteront.
L'acheteur, Louis Liquier, protestant, gros négociant à Marseille, permet avec une grande libéralité aux quatorze religieuses de rester à Nonenque, à charge pour elles d'assurer l'entretien des bâtiments. L'entier mobilier de l'abbaye sera vendu, pour partie sur place, le reste à Saint-Affrique.
Fin 1792, les religieuses restantes doivent néanmoins quitter Nonenque.
En 1837, Louis Liquier cède Nonenque à son neveu, qui viendra y vivre l'année suivante.
Durant le XIXe siècle le château de Nonenque, comme on l'appellera désormais, tant les bâtiments qui avaient perdu leur vocation religieuse avaient l'allure d'un château, devient une résidence de prestige.
Plusieurs propriétaires se succèdent à Nonenque jusqu'en 1927 :
En 1875 - Mme Bonnefoy achète une partie des bâtiments
En 1896 - les dames Liquier cèdent leur part à M. d'Albis
C'est à cette époque que l'on va refaire les toitures des tours, le monastère est en copropriété jusqu'en 1924, date où l'abbaye est revendue à des marchands de biens.
Photo : Plan fin XIXe siècle de l'abbaye de Nonenque. "Cartulaire de Nonenque"
Photographies de Nonenque vers 1900-1920
Photo de gauche : entrée principale du côté de la grande cour à l'ouest. Un petit pont, dont on voit les deux parapets de pierre, enjambe un fossé.
Photo de droite : façade sud donnant sur le jardin. A l'arrière plan gauche la coupole de l'église et à sa droite le clocher.
En 1927 est créée la Société immobilière de Nonenque, dont le siège est à Saint-Affrique. Elle est toujours la propriétaire des lieux. L'objectif est d'installer à Nonenque, dont les batîments sont en bon état, une communauté de chartreuses. Il s'agit des chartreuses de Notre-Dame du Gard qui, contraintes à l'exil en 1906, s'étaient installées à Burdinne, près de Namur, en Belgique et qui souhaitent revenir en France.
Ce sera chose faite en 1928 et en 1929, l'église du Monastère sera consacrée par Mgr Chaillol évêque de Rodez assisté de Mgr Rousseau évêque du Puy et prend le nom de "Chartreuse du Précieux sang"
Cette communauté de chartreuses qui succède aux cisterciennes est toujours présente à Nonenque, qui a ainsi retrouvée sa vocation religieuse quasi ininterrompue depuis le XIIe siècle.
Journal : l'Union catholique du 3 juillet 1929
Evocation discrète de la cérémonie de consécration de l'église de la Chartreuse du Précieux Sang le 1er juillet 1929.
Archives diocésaine de l'Aveyron
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