Les Haras nationaux dépendent du ministre de l’Intérieur quand ils sont rétablis en 1806. Le décret du 15 mai 1870 les rattache au ministre de l’Agriculture et du Commerce puis en 1881, au seul ministère de l’Agriculture qui vient d’être créé.
La loi organique du 29 mai 1874, dite « loi Bocher », réorganise durablement l’administration des Haras. Elle fixe le nombre des circonscriptions à 22, organise la hiérarchie et les fonctions du personnel des haras et créé un conseil supérieur des haras. Elle prévoit aussi l’augmentation des effectifs des étalons nationaux pour pourvoir aux besoins en chevaux, toujours croissants, de l’armée et des transports.
Le financement des Haras nationaux est assuré à 80% par des prélèvements sur le pari mutuel et le reste en paiement des services rendus (prix des saillies, pension des juments...).
En 1976, ils forment le « service des Haras et de l’équitation ».
Le ministre de l’Agriculture fusionne, en juillet 1999, le service des Haras et de l'équitation avec l’Institut du cheval pour créer un établissement public administratif, les Haras nationaux, dont le siège est installé en Corrèze, à Pompadour.
Le décret du 22 janvier 2010 crée l’Institut français du cheval et de l’équitation (Ifce), issu de la fusion des Haras nationaux et de l’Ẻcole nationale d’équitation-Cadre noir de Saumur. Le nouvel établissement public, sous la double tutelle du ministre en charge de l’agriculture et du ministre en charge des sports, a pour objectif d’être l’opérateur unique de l’État pour la filière équine.
Personnel rassemblé le long de l’écurie n° 1. Carte postale noir et blanc. 10,5x14,5 cm. Ẻditeur : Désiré Malzac (Rodez) ; imprimeur : Guionie et Cie (Toulouse). [1900-1920]. [Arch. dép. Aveyron, 12 Fi]
Il contrôle chaque année la gestion administrative et comptable des directeurs des dépôts et haras de son arrondissement. Il propose des avancements de grades pour leur personnel et la réforme des étalons.
Formé à l’école nationale professionnelle située au haras national du Pin, seule habilitée à délivrer le diplôme d’officier depuis la loi Bocher, il organise le service à l’intérieur du dépôt. Il est chargé de renouveler l’effectif des étalons de son établissement et d’organiser chaque saison de monte. Il est secondé par un sous-directeur qui est agent comptable, chargé spécialement de la comptabilité du dépôt. Il assiste aux courses, concours et aux différentes manifestations hippiques de sa circonscription.
→ en savoir plus : Les directeurs du Haras national de Rodez
Ils entretiennent chaque jour les chevaux, les écuries, le matériel et les bâtiments. Les ordres des officiers passent par le brigadier-chef, chargé de les faire exécuter. Deux fois par jour, le matin et en début d’après-midi, l’adjudant répartit les tâches de chacun.
Aujourd’hui, les ingénieurs, les techniciens, les agents techniques et administratifs leur ont succédé.
Registre du personnel du dépôt d’étalons de Rodez de 1834 à 1871. Ẻtat des services de Joseph Cabaniols. [Arch. dép. Aveyron, 1148 W 148]
Serge Fernandez, garde (à gauche) et Jean Poulou, brigadier (à droite) au Haras national de Tarbes (dép. des Hautes-Pyrénées), en tenue d’été beige. Photographie noir et blanc. Juillet 1981. [Coll. particulière, Dr François Séguy, cliché n° 173 48 3]
Le vétérinaire consigne dans un registre sanitaire pour chaque étalon, les maladies, les moyens de traitement, les vaccins dispensés et le cas échéant, le compte-rendu d’autopsie. Il participe aussi à l’instruction des agents pour dispenser des notions en matière de ferrure ou d’hygiène animale. Ainsi, M. Denoc dote le dépôt d’un squelette de cheval en 1847, remisé aujourd’hui. Á partir de 1941, ce sont des vétérinaires privés, dits « à l’abonnement », qui sont nommés.
1806-1842 : François Boudou
Formé à l’école vétérinaire de Lyon, il reste 36 ans en poste. En 1806, il est également professeur à l’école vétérinaire de Rodez qui est créée en 1800.
1842-1858 : Jean Denoc
1858-1895 : Albert
1895-1903 : Revel
1904-1926 : Fourcadier
1926-1931 : Soulié
1931-1941 : Gaston Puech
1941-1953 : Justin Boucays
1953-1976 : Gustave De Laët
1976-... : Guy Mirande-Broncas
Registre du vétérinaire du dépôt d’étalons de Rodez (1930-1980) : suivi de l’étalon Templiet. [Arch. dép. Aveyron, 1148 W 377]
Le fer empêche la corne de s’user. Seul (ferrage « à l’anglaise ») ou avec un aide (ferrage « à la française »), le maréchal-ferrant retire les anciens fers, enlève l’excédent de corne puis fixe le nouveau fer. Chaque fer, adapté à chaque pied, est préparé dans la forge du haras.
Vincent Peigné, maréchal-ferrant au Haras national de Tarbes. Photographie noir et blanc. Juillet 1981. [Coll. particulière, Dr François Séguy, cliché n° 1514 09].
Il utilise la mailloche pendant que la pince à parer est posée au sol. Sous le métier à ferrer, le pavage est en bois (bois debouts), autour, il est en galets. Les chevaux lourds sont soutenus par des sangles.
La sellerie du Haras national de Rodez. Photographie couleurs. 2 mars 2012. [Coll. particulière, Claudette Bruna].
Contre les murs, sont présentés les harnais, les brides et bridons, les mors, les selles... qui sont autant d’éléments du contrôle de la force et de l’adaptation des chevaux aux véhicules et aux charges et, en général, de l’histoire de la domestication des chevaux (Daniel Roche). Deux sacs à pansage utilisés par les palefreniers et les gardes sont suspendus au mur.
Punition des palefreniers Chancel et Lafon : note de service de M. Porteu, sous-directeur du dépôt national d’étalons de Rodez. 15 février 1913. [Arch. dép. Aveyron, 1148 W 105, p. 382]
En 1910, sur un effectif de 22 hommes, six sont logés au haras, les 16 autres habitent à l’extérieur et perçoivent une indemnité. Les jardins des palefreniers sont situés au XIXe siècle et au début du XXe siècle derrière le pavillon daté du XVIe siècle dit « fort Chabrol ». L’eau du vivier - comblé depuis - sert à arroser ces jardins, les pelouses et les voitures hippomobiles.
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